L’automatisation marketing a-t-elle vraiment sa place ?

Longtemps, les films de science-fiction nous ont fait rêver. Que ce soit Blade Runner, Robocop ou encore Tron, tous partageaient un même dénominateur commun : l’innovation. Cette idée que l’avenir allait être bouleversé, transformé, amplifié par des technologies et des automatisations qui semblaient tout droit sorties de l’imagination humaine.

Je me rappelle à quel point j’étais fascinée par certains systèmes intelligents tels que les autos volantes, les appels en hologrammes et les interfaces vocales. Pourtant, je ne m’étais jamais vraiment posé la question, aujourd’hui pourtant au cœur des discussions, et si l’automatisation finissait par remplacer l’humain ? En marketing, cette réflexion prend de plus en plus d’ampleur et voici ma perspective sur le sujet.

Travailler avec l’IA, pas pour l’IA

À moins de vivre dans une grotte ou de transmettre encore vos idées par pigeon voyageur, l’intelligence artificielle s’est installée dans notre quotidien professionnel. Elle est même devenue, selon moi, une manière brillante de faire avancer des tâches qui auparavant demandaient du temps, de la rigueur et parfois meme une certaine lourdeur opérationnelle.

Mais là où se trouve le dilemme, c’est dans cette ligne floue, jusqu’à quel point l’IA peut-elle remplacer l’humain dans sa capacité créative ?

On en voit déjà autour de nous. Certains événements ont d’ailleurs fait grand bruit dont l’affiche du Festival d’été de Québec conçue par intelligence artificielle, ou encore les visuels des Grands Feux Loto-Québec. Un pari audacieux sur la technologie ? Sans doute. Mais ces exemples montrent que la limite de l’IA n’est pas seulement technique, elle est aussi profondément éthique, émotionnelle et créative.

Et la conscience dans tout ça ?

Depuis Descartes et son fameux « Je pense, donc je suis », on sait que la conscience joue un rôle fondamental dans nos actions. En marketing, cette conscience prend une forme bien particulière dont celle de la nuance, de l’empathie et du regard humain porté sur un message.

L’automatisation marketing peut facilement homogénéiser, lisser et optimiser. Mais à trop automatiser, on risque de rendre les communications uniformes, conformes et sans signature. C’est pourquoi je crois fermement qu’il faut travailler avec l’IA, mais jamais la laisser penser à notre place. L’humain doit rester le chef d’orchestre de sa créativité, même s’il délègue certains instruments à la machine.

Des exemples concrets

Heureusement, de nombreuses entreprises utilisent aujourd’hui l’IA pour accélérer et ce, sans effacer l’humain. En voici quelques exemples concrets :

• HubSpot permet de créer des séquences automatisées de courriels à partir de segments bien ciblés, tout en laissant à l’humain le soin d’adapter le ton et les messages clés.
• HubSpot Context Remix permet de regrouper différentes pièces de contenu et de générer des idées concrètes grâce à l’IA. C’est un bon point de départ pour amorcer une réflexion, mais la touche du marketeur demeure essentielle pour valider, adapter et bonifier les contenus proposés.
• Des outils comme Jasper AI ou Writesonic aident les marketeurs à générer des premières ébauches de contenu, mais c’est l’humain qui garde la main sur l’angle, l’émotion et la voix de marque.
• Les campagnes de lead nurturing automatisées peuvent fonctionner en arrière-plan grâce à des scénarios IA, mais nécessitent une réflexion stratégique humaine pour que chaque point de contact reste pertinent.

L’innovation ne se fait pas en remplaçant, mais en collaborant. Et dans cette collaboration, le marketing a tout à gagner.

Les nuances à garder en tête

L’IA est un excellent outil, mais elle n’est jamais totalement neutre. Ce qu’elle génère dépend de ce qu’on lui fournit comme des données, des intentions, des prompts et du contexte. Il est donc essentiel de garder un regard critique. Un contenu peut sembler convaincant, tout en manquant de cohérence, de stratégie ou même véhiculer des biais.

Et surtout, aucune intelligence artificielle ne peut remplacer :

• L’intuition créative qui transforme une idée banale en concept original.
• La capacité à sortir du cadre et imaginer ce qui n’existe pas encore.
• L’émotion réelle transmise par une histoire bien racontée.
• La compréhension stratégique d’un contexte d’affaires complexe.
• Le lien humain, essentiel pour créer un message authentique.

La vraie valeur se trouve dans la collaboration entre l’outil technologique et l’esprit humain.

Conclusion

L’automatisation marketing n’est pas une menace, elle est une opportunité. Mais comme toute technologie puissante, elle nécessite un cadre de réflexion et une conscience éthique et créative. Oui, l’automatisation marketing a sa place, mais il est primordial de préserver l’essence de la créativité humaine derrière chaque idée. Et si, plutôt que de parler d’automatisation du marketing, on parlait d’humanisation du marketing avec l’IA comme alliée et non comme substitut ?